mercredi 24 décembre 2008

06-Le tambour


Les enfants trouvés sans noms furent autrefois légions. Les hospices en recueillaient parfois plusieurs chaque jour installés au creux du ventre de bois d'un tambour. Le tambour, qui s'ouvre sur la rue est ouvert d'un côté. On y glisse un enfant dont on ne veut plus ou, plus souvent dont on ne peut pas aisément prendre soin. Il est recueilli de l'autre côté par une main secourable. Des milliers d'enfants chaque année à Paris et sans doute autant ailleurs. Des mères, innombrables, par dénuement ou issues d'une famille qui ne tolère de mésalliance, y ont placé ainsi l'être qu'elles avaient engendré. Combien de filles grosses des œuvres de nos ancêtres se séparèrent dans des conditions semblables d'autres nombreux ancêtres, qui engendrèrent à leur tour d'autres ancêtres... Nous serions donc ainsi, probablement, tous, n'en déplaise aux vieux Adams, des descendants d'enfants abandonnés.

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