lundi 22 décembre 2008

08-Le lit des doutes


Le petit Isidore avait donc grandi au centre du foyer des Pataquès. Il jouissait de leur bienveillante sollicitude mais restait dans l'ignorance de ses origines effectives.
Puis, quand il eût une douzaine d'année, une démarche administrative, concernant la régularisation de son état civil, incita Antoine Pataquès à se lancer dans un récit maladroit pour expliquer comment il était devenu son père adoptif. Le monde ne s'écroula point, il changea de point de vue. On lui avait donc menti.
La zone obscure que représentait dans son esprit les mots mère, mater, mother, ama, mama, devenait désormais une intrigue. Il fut aussi, dès lors, visité régulièrement par une vision, le rêve d'une femme revêtue d'une étoffe émergeant de sa nuit. Pour figurer, sans doute, le sens de cette absence de souvenirs intimes du corps de celle où il savait avoir d'abord demeuré.

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